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Bienvenue sur le site de l'association RIco"LAMOUR "TOUS CONTRE LA VIOLENCE"

Article paru dans le TELEGRAMME de BREST du 25 juin 2011

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Violence. «Il faut savoir la canaliser»

Un coup de couteau en pleine rue. C'était le 9septembre 1996. Ce jour-là, Michel Bourgat, médecin et adjoint au maire de Marseille, a perdu son fils. Quinze ans plus tard, il ne pardonne pas. Mais il a transformé sa douleur en combat.

 

«Il ne faut pas stigmatiser la violence. C'est une pulsion naturelle et utile. Elle nous permet d'avancer et d'évoluer. Encore faut-il savoir la canaliser et ne pas perdre de l'énergie à s'en servir bêtement. Ce doit être un outil pour construire, pas pour détruire». Hier matin, à Guipavas, face à des dizaines de collégiens attentifs, parfois émus, Michel Bourgat a témoigné. Témoigné du volcan qui l'anime depuis que son fils, Nicolas, a été poignardé sans raison, à l'aube de ses 15ans. Témoigner du long cheminement qu'il a suivi pour surmonter cette épreuve. Témoigner parce que «ça contribuera peut-être à faire changer des choses, des mentalités et que c'est, en tout cas, ma manière de positiver cet acte odieux». Témoigner, parce qu'en parler, «c'est se souvenir et continuer à aimer». À ses côtés, Gilles Lamour, le père du jeune Éric, poignardé le 12juin 2010 à la sortie d'une discothèque de Ploudalmézeau, acquiesce. Pour rendre hommage à son fils, il a aussi créé une association et entend aussi jouer la carte de l'action et de la prévention.

Dépasser la haine
Michel Bourgat poursuit sans temps mort et sans tabou. «Posez-moi toutes les questions que vous voulez, même les plus personnelles, je suis là pour ça»... Papa, médecin, élu, boxeur depuis trente ans, président honoraire de la Fédération pour l'aide et le soutien des victimes de violence où il est aussi responsable de la prise en charge des mineurs hyperviolents... Il parle avec toutes ces casquettes à la fois. «Oui, j'ai ressenti une terrible colère. Je ne suis pas un saint. Je ne pardonne pas, et je n'ai pas envie de le faire, mais je n'ai pas de haine. Je me suis défendu par le mépris. Je ne suis pas fier d'être méprisant... Mais entre la peste et le choléra, j'ai choisi le moins pire. Je ne sais pas si c'est courageux, je crois que je n'avais pas le choix». Puis il s'adresse à ces jeunes avec un regard paternaliste: «Vous n'êtes pas des adultes en réduction, vous êtes des adultes en devenir... Réfléchissez et ne vous laissez pas formater». Et il s'emballe: «Attention à la télé et au cinéma. On vous balance de la violence esthétique mais sans aucun sens. Où est le bien, où est le mal? On ne sait plus, on n'explique plus. Regardez Terminator: dans le premier, le méchant est un costaud en Perfecto, dans le deuxième, c'est un policier, dans le troisième, c'est une femme... Quels sont les messages et les valeurs que l'on veut véhiculer?... Moi, je m'interroge». Dans l'assistance, on murmure. Visiblement, le discours interpelle.

La déprimeest un ennemi

Il ferme la parenthèse. Revient à son expérience. «Être humain, c'est maîtriser ses excitations». Pour trouver cette force intérieure, il reconnaît avoir mené un long travail d'introspection. «La déprime, c'est comme la haine, ça vous ronge et ça ne sert personne. C'est un vampire séducteur... Mais les vampires ne rentrent que si vous les appelez...». Son crucifix à lui, ça a été l'écriture. «Ça m'a calmé beaucoup plus que si j'avais déchargé un flingue, croyez-moi». L'écriture pour fixer des sentiments confus et pour comprendre. «Je ne cherche pas des excuses, je cherche des explications... C'est comme le bacille de Koch. Quand on sait comment il agit, on sait quel antibiotique donner». Alors il a enchaîné les publications: «Comment des enfants deviennent des assassins» (ouvra
ge primé par le barreau
de Paris), «Rue Nicolas Bourgat» et «L
e deuil n'est pas une fin»... Et à 66ans, l'homme n'entend pas s'arrêter là. Comme si l'hyperactivité était la clé maîtresse pour parvenir à la sérénité.

 

bulletSarah Morio

 

 

 
 
 

 

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